
Nesticure sillonné
En longeant un ruisseau, j’aperçois un lézard sur une pierre au milieu du courant. « En voilà un en bien mauvaise posture » me dis-je. J’approche pour lui porter assistance, mais soudain, plouf ! Il a sauté, peut-être a-t-il eu peur de ma présence. Mais quelle n’est pas ma surprise quand je le vois se mettre à nager, la tête hors de l’eau, comme un champion du 100 mètres crawl. Mieux, il plonge et se réfugie sous une roche à demi immergée.
Mais quel est donc ce lézard aussi à l’aise dans l’eau ? Il s’agit en fait d’un Neusticure, le Nesticure sillonné pour être plus précis, l’une des deux espèces de petits lézards semi-

Nesticure sillonné
aquatiques de la Guyane. Il ressort petit-à-petit de sa mini-grotte pour laisser apparaitre un physique de crocodile pour playmobil, avec ses écailles qui lui forment comme une sorte de double carène à la base de la queue, d’où son nom latin Neusticurus bicarinatus. Sa longue queue est comprimée latéralement, idéale pour nager. Décidément, ce lézard d’environ 10 cm a un physique intéressant.
Son cousin, le Neusticure de Suriname, Neusticurus surinamensis pour les intimes, n’est

Neusticure du Suriname, Neusticurus surinamensis.
pas en reste. Ses écailles forment comme de petites bosses sur son corps. Comme l’autre Neusticure, il vit proche des ruisseaux où il trouvera lui aussi une partie de sa nourriture. Car ses lézards ont une autre particularité. Comme beaucoup de lézards, ils se nourrissent d’arthropodes : millepattes, araignées, insectes et de mollusques mais ils ajoutent à leurs menus quelques petits poissons et même des têtards !
En Guyane, on trouve d’autres lézards qui vivent au bord de l’eau. C’est le cas du Lézard caïman, Crocodilurus amazonicus, et du Dracène d’Amazonie, Dracaena guianensis, qui

Tropidure sourcilleux, Uranoscodon superciliosus.
fréquentent les rivières et marais. Il y a aussi les Tropidures sourcilleux, Uranoscodon superciliosus, sur les berges des criques et des fleuves et les Iguanes verts, Iguana iguana, qui perchés dans les branches surplombant l’eau, n’hésiteront pas à faire le grand plongeon à l’approche d’un intrus. Mais ça, ce sont d’autres histoires…
Référénces :
« Les lézards de Guyane« , 2004, J.C. de Massary, Editions Roger le Guen, 55 p.
« Les lézards de Guyane« , 1990, J.P. Gasc, Editions Chabaud, 76 p.
« Natural History and Ecology of Surinam« , 2018, Bart de Dijn Editor, LM Publishers, 480 pp.