Les opossums-souris

Les Opossums, vous connaissez ? Nan ! Mais si ! C’est par exemple le pian, tout le monde voit ? De la taille d’un chat, il fréquente nos villes et villages. Actif la nuit, il n’hésite pas à s’approcher très près des habitations, voir à pénétrer dans nos faux-plafonds ou nos cabanes de jardin. Il est aussi très souvent victime d’accident de la route qu’il a tendance à traverser lentement et se laisser surprendre dans la lueur des phares de voiture.  Tous les opossums appartiennent au groupe des marsupiaux, référence notamment à leur reproduction (lire l’article : « Petit Pian deviendra grand »). Mais savez-vous qu’il existe aussi de petits opossums de la taille d’une souris ?

Et oui, il existe dans nos forêts des animaux discrets et peu connus, les opossums-souris. Comme leur grand cousin, le pian à oreilles noires, ces petits opossums sont actifs la nuit. De plus, ces animaux nocturnes sont arboricoles. Ils peuvent facilement passer inaperçus dans le fouillis de branches où ils se déplacent à la recherche de fruits dont ils se nourrissent. Pour grimper facilement dans les arbres, ils ont un gros orteil opposable et une queue préhensile qui leur permet de saisir les branches. Ils sont aussi capables de se déplacer au sol où ils recherchent d’autres nourritures comme les insectes. Ce sont donc des omnivores.

Attention, on les appelle des Opossums-souris en référence à leur taille, mais ils ne sont pas de la même famille que les souris. Il ne faut pas le confondre par exemple avec la souris arboricole qui elle aussi est nocturne. Les opossum-souris encore peu connus. Sur les 15 espèces d’opossums de Guyane, 6 ont été découvertes ces 25 dernières années. Sept espèces d’Opossums-souris ont été découvertes en Guyane, dont certaines sont rares. Il n’est pas toujours facile d’identifier les différentes espèces sans l’avis d’un spécialiste. En 2012, c’est grâce à une chouette qu’on a découvert une nouvelle espèce. En effet, on a retrouvé, à Sinnamary, le crâne de ce nouvel opossum-souris dans une pelote de réjection. Si l’homme peine à découvrir les petits marmousets nocturnes de nos forêts, les chouettes, elles, les connaissent très bien…

Opossum-souris délicat

Références :

« Marsupiaux et rongeurs de Guyane« , 2014, F. Catzeflis, S. Barrioz, J-F. Szpigel & B. de Thoisy, Institut Pasteur de la Guyane, 128 p.

« Natural History and Ecology of Surinam« , 2018, Bart de Dijn Editor, LM Publishers, 480 pp.

« L’Opossum-souris nain des savanes », un article à lire sur le site des savanes de Guyane qui évoque la découverte récente d’un opossum-souris grâce aux pelotes de réjection des chouettes.

« Le casse-tête des petits Opossums-souris », O. Claessens, 2020, un article publié sur Faune-guyane qui vous permettra de trouver de la documentation pour identifier les petits opossums souris.

“Petit Pian deviendra grand.”, un article sur la reproduction des pians sur ce site.

La liane coupante

La liane coupante de fusée-aublet apparait comme une simple herbe.

En forêt, il n’est pas toujours bon de se frotter de trop près à des herbes qui au premier coup d’œil peuvent sembler bien innocente. Le botaniste, Fusée-Aublet au 18ème siècle, relate une rencontre avec la liane coupante : « M’étant égaré le soir dans une forêt de Roura, J’appris à connaitre les effets de cette plante qui coupa mes habits et mes bottes. ». Cette plante est aujourd’hui plus connue sous le nom d’herbe rasoir ou d’herbe couteau. Son nom scientifique est Scleria secans, «secans » veut dire « qui coupe » en latin . Effectivement, un simple contact avec cette liane de bord des chemins, qui peut atteindre quelques mètres de haut, est une expérience douloureuse. L’herbe s’accroche, coupe la peau comme un rasoir. Mais, pourquoi cette plante est-elle aussi coupante ?

Extrait de Fusée-Aublet, 1775.

L’herbe couteau pousse en bordure des chemins ou à la faveur d’un chablis. C’est une plante qui aime le soleil et qui grimpe rapidement haut dans les arbres dès que la lumière est suffisante. Elle n’est pas seulement coupante, elle s’accroche aussi facilement aux vêtements et sur la végétation qui lui sert de support.

Si on observe sa feuille ou sa tige au microscope, on voit plein de petites dents courbées vers l’arrière. Ces crochets sont disposés sur les bords de ses longues feuilles et aussi sur la nervure centrale. La tige, de section triangulaire, présente également trois rangées de dents aiguisées comme des lames de rasoirs.

Ajouter à cela, le côté lianescent de cette herbe qui peut former de véritables rideaux en lisière de forêt et nous avons peut-être là l’un des acteurs du mythe de la forêt impénétrable. Rassurez-vous, elle ne se déplace pas. Si vous souhaitez découvrir le spectacle du sous-bois amazonien, évitez le lever de rideau, passez plutôt par les coulisses.

Références :

« Histoire des plantes de la Guiane françoise », 1775, J.B.C. Fusée-Aublet, Second Tome, Ed. P.F. Didot jeune,  p.52

« Fresque des paysages naturels guyanais : De la forêt marécageuse à la savane roche, livret 3 », R.Girault, F. Capus, A. Thiémonge et C. Pourcher, Ed. Sepanguy, 2012, Collection Nature Guyanaise, 128 pp.

http://floredeguyane.piwigo.com/ :  Ce site est très riche en photographies de plantes de Guyane. Il permet plusieurs types de recherches : par les noms scientifiques, par les familles botaniques, par les biotopes ou par les types de plantes.

http://www.lachaussetterouge.fr/ : Un site très richement documenté sur les plantes de Guyane.

La danse du grage

Le grage est certainement le serpent le plus rencontré en Guyane. C’est aussi lui qui est à l’origine de la plupart des morsures et c’est bien la cause de sa mauvaise réputation. Présent dans de nombreux milieux, en journée, il reste souvent lové au sol où sa couleur le rend difficilement détectable dans les feuilles mortes. Ce serpent appartient à la famille des vipéridés. Cette famille est représentée par six espèces en Guyane parmi lesquelles se trouve notre grage petit-carreaux, le plus commun de tous. Ses cousins en Guyane sont le maitre de la brousse ou grage grand carreaux, le grage jacquot ou le crotale sud-américain. Tous sont venimeux et avant tout réputés pour le danger qu’ils peuvent potentiellement représenter.

Mais, finalement, que connait-on de la vie de ces animaux ? Récemment, lors d’une balade matinale, vers 8h30, au détour d’un chemin, un bruit de froissement de feuilles mortes se fait entendre. Dans la broussaille, un étrange ballet anime deux serpents gris. Les danseurs sont enlacés, ils dressent la partie antérieure de leur corp puis s’abaissent pour parcourir quelques dizaines de centimètres. Nouvel arrêt et à nouveau, les danseurs se lèvent, ondulant de droite à gauche. Il s’agit de deux Bothrops atrox, le nom latin des grages petits carreaux. Quel spectacle hypnotisant que cette danse du grage !

Il s’agit d’un comportement bien connu chez les serpents de plusieurs espèces, on l’observe notamment chez les chasseurs à flancs bleus, les couleuvres européennes ou même la vipère pléiade. Cette danse est en fait un combat entre deux mâles. Le combat est intense, les deux serpents s’enlacent fortement durant 5 minutes. Toutefois, ils ne se mordent pas mais continuent à se lever et s’abaisser. Le perdant finit par quitter l’arène, le vainqueur est resté perché sur une petite butte de terre, près d”une souche. Ce type de combat a été décrit très récemment au Brésil. Les mâles combattraient pour établir des relations de domination pour avoir la priorité d’accès aux femelles reproductrices. Finalement, une sorte de “battle” dont le vainqueur sera le séducteur des jolies gragettes du coin.

Combat entre deux mâles de Grages petits carreaux

Références :

« Guide des serpents et amphisbènes de Guyane« , 1998, F. Starace, Ibis rouge éditions, 449 p. Vous pourrez y voir les photos d’un combat de chasseur à flanc bleu.

« First report of male–male combat in free-ranging Amazonian Common Lanceheads (Bothrops atrox) », 2022, W.Lima da fonseca et al.,Canadian Journal of Zoology, Vol. 100, N°3.

Un grand merci à A. Aury pour m’avoir communiqué cette publication.

De si beaux œufs bleus

En ce temps de Pâques, les œufs sont à l’honneur. Chercher des œufs dans la forêt guyanaise ne semble pas aisé. Parfois la chance vous sourit et vous découvrez, posés au sol entre les racines contreforts d’un grand arbre, un nid garni de magnifiques œufs bleu turquoise brillants. C’est le nid du Grand Tinamou, plus connu localement sous le nom de pèrdri ou de Mama foo, sur le Maroni. Le nom de « Tinamou » vient lui du Kali’na. Il est utilisé officiellement par les scientifiques depuis le XVIIIe siècle.

Cet oiseau, effectivement de la taille d’une perdrix, vous ne l’avez peut-être jamais observé de près. C’est celui qui s’envole bruyamment si vous vous rapprochez trop, effet de surprise garanti. Il peut aussi se plaquer au sol immobile, son plumage couleur « feuilles mortes » le rend alors difficilement détectable.  Il est pourtant commun dans nos sous-bois, où on entend régulièrement son chant au crépuscule. Il émet deux longs sifflements puissants, avertissant le promeneur qu’il est temps de rentrer avant la nuit.

Il existe d’autres oiseaux de la famille des tinamidés qui pondent de très beaux œufs. C’est le cas d’une autre « pèrdri » commune, le Tinamou varié dont les œufs sont d’un joli rose. Tous les œufs des tinamidés sont colorés et très brillants. Une caractéristique qu’ils doivent à une couche transparente externe qui recouvre la coquille. Ces œufs ont été remarqués dès le XVIIème siècle. Georg Markgraf, un naturaliste allemand, les décrit dans le livre tiré de ses récits de voyage, « Historia naturalis Brasiliae” paru en 1648. Dans cet ouvrage publié en latin, on peut lire à propos des œufs d’un oiseau qu’il nomme Macucagua, « ova ponit gallinaceis paulo majora, coloris caerulo viridis », ce qui se traduit par : « il pond des œufs un peu plus gros que ceux des poules, de couleur bleu-vert ». Il existe 4 espèces de Tinamous qui pondent des œufs bleu-vert au Brésil, mais avec un œuf pareil, nul doute que ce Macucagua est un tinamou, l’oiseau aux beaux œufs bleus.

Extrait du livre « Historia naturalis Brasilae », Georg Marggraf, 1648.

Références : 

« Historia naturalis Brasilae », Georg Marggraf, 1648, écrit en latin, il est considéré comme le premier ouvrage sur l’histoire naturelle du Brésil. A découvrir sur le site http://www.manioc.org/

“Physique : on sait d’où vient l’éclat des œufs de tinamou”, 2015, A.D., sur le site : https://www.science-et-vie.com/

“Tinamus” : Un article en brésilien sur ce genre de la famille tinamidés qui pondent tous des oeufs bleus. Sur le site : https://www.wikiaves.com.br/

“L’œuf de Pâques”, un article sur ce site pour en savoir plus sur la nidification des tinamous.

« Portraits d’oiseaux guyanais » , 2003, Gepog, Ibis rouge éditions, 479 pp.

Une Poule d’eau au front jaune !

Tous les kourouciens les connaissent maintenant, les poules d’eau ont envahi le lac Bois Chaudat et le lac Marie-Claire.  Ces poules d’eau, appelées Gallinules d’Amérique par les ornithologues, ne se reproduisent en Guyane que depuis 2007. Mais, depuis, leur nombre ne cesse d’augmenter sur ces deux lacs. Bruyantes, bagarreuses, leur parade nuptiale est spectaculaire, comme il avait été relaté dans l’article « Quand les poules dansent ».  C’est en observant ce joli spectacle qu’une étrange poule d’eau est apparue.

Les Gallinules d’Amérique se reconnaissent facilement grâce à leur plumage noir et une plaque frontale rouge vif. Mais, comme dans le conte du vilain petit canard, l’une d’entre elle était différente. Son front s’ornait d’une jolie plaque jaune citron. S’agissait-il d’un jeune individu ou d’un oiseau d’une autre espèce ? Mis à part son front jaune, notre poule d’eau avait un plumage conforme à celui d’un individu adulte. Un vrai costume de Gallinula galeata de coupe tout à fait classique. Il s’agit donc bien en quelque sorte d’une Gallinule d’eau adulte différente des autres.

Ce phénomène a d’ailleurs été observé chez des poules d’eau d’Europe, une espèce proche. Il a aussi été observé chez des foulques, un cousin de la poule d’eau qui porte normalement une plaque frontale blanche, en 2015 en Suisse et en 2021 en France. Pour l’instant, les explications scientifiques sont des hypothèses. Peut-être tout simplement une nouvelle mode, allez savoir avec les jeunes de maintenant… En tout cas, si vous voyez une poule d’or, n’hésitez pas à envoyer la photo à dipijo@wanadoo.fr qui se fera un plaisir de la publier.

Références :

(Merci aux deux ornithologues qui m’ont indiqué ces articles).

“D’étranges foulques avec une plaque frontale jaune observées en France et en Suisse”, 2021, un article paru sur le site ornithomedia (payant mais vous pourrez voir gratuitement des photos de foulques à bec jaune).

“Moorhen – yellow-billed”, pour voir des photos de poules d’eau d’Europe avec un bec jaune, sur le site www.animal.photos

Le Nasin des rivières

En vous promenant sur un fleuve, peut être avez-vous remarqué les vols de chauve-souris qui décollent à l’arrivée de la pirogue pour se poser à nouveau un peu plus loin. Vous vous êtes peut-être demandé à quoi ressemble cet animal ? Moi, je sais, un animal avec une petite trompe, des grandes oreilles et qui vole, c’est dumbo l’éléphant volant. Et bien non, raté, il y a de fortes chances que ce soit le Nasin des rivières, un petit mammifère caractérisé par son long nez, comme son nom en français et son nom scientifique l’indiquent. Ce deuxième nom, Rynchonycteris naso vient de ryncho, « nez » et nycteris, « chauve-souris » en grec et de naso, « nez » en latin. Il n’y a pas à dire son nez long et fin est presqu’aussi célèbre que celui de Cyrano dans la communauté des chiroptérologues, les spécialistes des chauves-souris.

Les chauves-souris sont aussi appelées chiroptères, de cheir « la main » en grec et ptéron, « l’aile ». En effet, leurs ailes sont constituées d’une membrane tendue entre leurs longs doigts. On a recensé 107 espèces de chauve-souris en Guyane ce qui en fait le groupe de mammifères le plus diversifié. Fréquentes, même dans les villes, elles n’en restent pas moins peu connues. En Guyane, les différentes espèces de chauve-souris ont des régimes alimentaires très diversifiés : Frugivore, insectivore, nectarivore, piscivore et même hématophages ! Notre petit nasin est insectivore. Il capture ses proies en plein vol au-dessus des fleuves et des rivières qu’il fréquente.

Ces petites chauves-souris vivent toujours près de l’eau libre : rivière, fleuve ou marais. Le jour, ces chauves-souris se réfugient sous un tronc ou une grosse branche surplombant la rivière ou le fleuve. Elles forment des petits groupes, bien alignées les unes derrière les autres. Leur fourrure est brune grisonnante avec deux lignes blanches sur le dos. Elles ont aussi des petites touffes de couleur crème sur les avant-bras. Cette coloration est un bon camouflage lorsqu’elles sont posées, immobiles, sous les branches. Le plus souvent, leur observation se limitera à un départ rapide d’un petit groupe de chauves-souris à l’approche de la pirogue. Mais, avec un peu de patience, peut-être aurez vous la chance de vous approcher de ce petit animal avec sa tête de lutin. Bonne observation !

Ah, j’oubliais, ne les confondez pas avec l’autre petits volatiles qui s’envolent des branches surplombant le fleuve à l’approche des pirogues, j’ai nommé l’hirondelle à ceinture blanche. L’hirondelle est sur la branche, la chauve-souris dessous…

Références :

« Atlas des chauve-souris de Guyane« , 2001, P. Charles-Dominique, A. Brosset, S. Jouard, Patrimoines Naturels, 49, 172 p.

« Les chiroptères de Guyane française, clé de détermination », 2020, Q. Uriot, 67 pp.

« Les chauves-souris de Guyane et d’Amapa », ONF et PAG, 20 pp. Vous pouvez télécharger ce livret sur le site de la DGTM de Guyane en cliquant sur le titre.

« Les petites bêtes des jardins de Guyane », 2019, ONF, Guyane (Fr), 272 pages.

« Natural History and Ecology of Surinam« , 2018, Bart de Dijn Editor, LM Publishers, 480 pp.

Un papillon à deux têtes

Connaissez-vous le papillon à deux têtes ? Non ? Et bien, c’est normal parce qu’il n’existe pas. Pourtant, un petit papillon du bord de nos chemins forestiers pourrait passer pour un papillon bicéphale, enfin, à deux têtes, si vous préférez. Il s’agit de l’Arawacus aetolus, un très joli papillon dont le dessous des ailes apparait zébré de noir et de blanc, teinté d’un peu d’orange.

Le plus rigolo est de regarder sa « queue ». Le bord postérieur de ses ailes forme une sorte de « tête » noir et avec des « yeux » blancs, prolongée par des queues qui pourraient rappeler des antennes. Et c’est encore mieux vu de dessus, ou l’illusion de la tête est totale.

Plus drôle encore, quand vous vous approchez de ce papillon, il se tourne pour vous présenter son postérieur et donc sa fausse tête ! Il agite ses queues comme deux antennes qui bougent. Approchez vous encore et il décollera tête en avant. Ce comportement et cette fausse tête lui permettent très certainement d’échapper aux prédateurs. Malin, non ?

Pour en savoir plus :

Sur les leurres dans le monde animal, lire : « Pour les faux yeux de l’araignée », un article sur la présence des ocelles (faux-yeux) dans le monde animal et chez une araignée en particulier.

Vous pouvez aussi aller consulter la galerie des papillons pour voir d’autres papillons de la même famille que notre Arawacus, les Lycanidae.

Que de nids au collège !

Le collège Victor Schoelcher a toujours abrité une faune variée. On y voit sur ses pelouses un certain nombre d’espèces d’oiseaux. Depuis la rentrée 2023, ce sont surtout des oiseaux noirs qui parcourent le gazon en chantant, le torse bombé, fiers comme des coqs. Ils sont facilement reconnaissables à leur queue en V et à leurs yeux blancs. Ce sont des Quiscales merles, Quiscalus lugubris, pour les scientifiques.

Ces oiseaux sociables se déplacent en groupe. Ils vivent et nichent habituellement dans la jeune mangrove mais ils se sont bien adaptés à la vie en ville. Depuis au moins dix ans, les quiscales nichent dans les arbustes face à la médiathèque. Début décembre, un couple a construit son nid sous un toit du collège. Depuis, toute une colonie s’est installée sur les poutres de l’établissement.

Le 23 janvier, les élèves de la 6ème Jasmin ont travaillé sur la nidification de cette espèce. Par groupe, ils ont positionné sur le plan du collège tous les nids qu’ils ont pu observer. Le verdict est tombé : il y a au moins 24 nids dans le collège, dont 2 en construction. Tous les nids sont construits avec des herbes sèches. Parfois un bout de plastique est ajouté à la construction. Les nids sont en forme de coupe posée sur une poutre sous la tôle. Deux couples ont eu la drôle d’idée de construire leur nid juste au-dessus des hauts parleurs. Ambiance garantie à chaque alarme incendie…

Les yeux de faucon des élèves ont aussi débusqué deux chauves-souris cachées entre les poutres. Mais aussi, un nid différent, fait d’herbe sèche collée avec de la boue. C’est le nid du merle leucomèle, un autre habitant du collège. Il y a en fait deux nids de merles dans l’établissement. Sur un des nids de Quiscale, il y avait un adulte qui couvait. Prochaine étape, observer les adultes nourrir les jeunes quand ils sortiront du nid.

Si la tour de Londres a ses grands corbeaux qui, selon la légende, protègent la couronne britannique, le collège Victor Schoelcher a aussi ces oiseaux noirs, des quiscales merles. Reste à écrire leur légende…

Dessin de Justin O. 6ème Jasmin

 

Espèces chassables, espèces protégées

« Existe t’il des espèces animales protégées en Guyane ? « . Et bien oui. Si certaines espèces sont autorisées à la chasse, d’autres sont protégées. Mais, il n’est pas toujours facile de connaitre ce que dit la loi dans ce domaine. Par exemple, l’ibis rouge, chassable ou protégé ? et le toucan ariel ? Et la tortue denticulée ?

Pour le savoir, une des méthodes est de se rendre sur le site de l’OFB, L’Office Français de la Biodiversité. Sur ce site, on peut trouver des fiches de présentation des espèces chassables ou protégées. Pour chaque espèce, il y a une photo, une fiche de description de l’animal et un onglet réglementation, très important, qui permet de connaitre le statut de protection d’un animal.

Par exemple, l’agouti est une espèce qui n’est pas protégée. On peut le chasser et le vendre. Mais attention, on ne peut l’élever qu’avec une autorisation. D’autres espèces sont chassable mais sous condition. Par exemple, on a le droit de chasser trois amazones aourous par chasseur et par sortie, mais il est interdit de vendre tout ou partie de l’animal. De plus, il est précisé qu’on peut en détenir jusqu’à 10.

Par contre, si vous cliquez sur l’onglet espèce protégée, vous verrez que certaines espèces sont intégralement protégées, c’est-à-dire qu’il est interdit de les chasser, les capturer, les détenir, les transporter et entre autres, d’en faire commerce. C’est le cas par exemple, du coq de roche, du toucan toco ou du sotalie.

 

Commence par découvrir les fiches animales du site de l’OFB en cliquant sur : « Fiches de reconnaissance des espèces chassables » ou sur « Fiches de reconnaissance des espèces protégées ».

Tu peux tester tes connaissances sur les espèces chassables ou protégées en cliquant sur le jeu : « Espèces chassables, espèces protégées ». Pour jouer c’est simple, clique sur le carré en haut à droite pour agrandir le jeu. Place les images dans la bonne case et à la fin valide tes réponses. A toi de jouer !

Un nouveau livre sur les oiseaux

Une très bonne nouvelle en ce début d’année : la sortie d’un tout nouveau manuel d’identification des oiseaux de Guyane. Pour tous les curieux de nature, identifier toutes les espèces d’oiseaux de Guyane n’est pas toujours chose aisée. Ce nouveau livre présente 740 espèces d’oiseaux guyanais, ainsi que quelques espèces occasionnellement observées sur le territoire. 3846 photos et un texte descriptif pour chaque espèce vous permettront de mettre un nom sur l’oiseau observé. Une carte de répartition sur le territoire, le statut de protection, l’habitat et le statut de chaque espèce sont précisés.

Jusqu’alors, les oiseaux guyanais étaient représentés dans deux ouvrages de références, les « Oiseaux de Guyane » de Tostain, Dujardin et Thiollay, sorti en 1992 et le « Portrait d’oiseaux de Guyane » réalisé en 2003 par le Gepog. Les ornithologues locaux se servaient aussi souvent du « Birds of Venezuela », de Hilty, mais toutes les espèces locales n’y figurent pas. Ce nouveau « guide expert des oiseaux de Guyane » va permettre de retrouver toutes les espèces présentent localement. C’est un travail remarquable qui a nécessité pas moins de 5 ans d’efforts. Un grand bravo à son auteur et à tous ceux qui ont participé à la création de cet ouvrage qui est sans aucun doute une référence dans le domaine. C’est en feuilletant ce genre de guide que naissent les vocations de futurs ornithologues.

Référence :

« Guide expert des oiseaux de Guyane« , 2023, S. Uriot, Edition Biotope, Gepog, MNHN, 600 pp.